vendredi 8 novembre 2013

Licenciement de 32 travailleuses à la commune de Colfontaine.


29 octobre 2013 : grand mouvement de solidarité des habitants à l’appel de la CGSP et du PTB Mons-Borinage

Il y a deux semaines, la majorité PS-MR à Colfontaine décidait sous prétexte de mesure d’économie de licencier 32 techniciennes de surface sans concertation sociale. Un contrat avec une société privée après une période d’essai de 15 jours était proposé en compensation à ces travailleuses. Mais celles-ci ne sont pas dupes, pour elles, Il s’agit bien là d’un licenciement collectif déguisé.
Une travailleuse témoigne : « On me propose un CDI dans une société privée mais seulement après une période d’essai de 15 jours. Si je ne conviens pas, c’est le chômage. Je ne me fais pas d’illusion puisqu’on devra nettoyer 63 m² à l’heure au lieu de 20 m² actuellement. Dans les classes où je travaille c’est impossible puisqu’il faut ranger les chaises et tout le matériel des enfants avant de commencer. Avec le privé, ce seront les enseignants qui devront ranger... ».
Une autre technicienne de surface ajoute : « je vais perdre beaucoup d’heures, du coup, je vais gagner 400 € en moins par mois. On n’arrivera pas à s’en sortir avec les enfants à la maison. Je suis désespérée... »
Suite à l’appel de la CGSP et du PTB Mons-Borinage, une grande mobilisation des habitants et de travailleurs d’autres régions a eu lieu le soir du conseil communal. C’est ainsi que près de 400 personnes se sont retrouvées sur la Grand Place pour manifester leur soutien au 32 travailleuses et ce, malgré le froid. La salle du Conseil était bien trop petite pour accueillir tout ce monde en colère.
De nombreux militants du PTB  étaient présents. Des camarades sont même venus de Charleroi, La Louvière ou encore Bruxelles. A noter, la présence remarquée du mouvement Occupy Mons venu soutenir les travailleuses.
Gaëtan Lelong, président du PTB Mons-Borinage a tenu à rappeler, en prenant la parole devant la foule, que les 32 travailleuses n’étaient pas responsables de la situation
financière de la commune de Colfontaine et qu’elles ne devaient pas en payer les conséquences.  « Il est inacceptable de s’attaquer à ces femmes, ce sont les vrais responsables de la crise qui doivent payer, c’est à dire les grands banquiers, les spéculateurs et les millionnaires » ajoute-t-il.
Pendant ce temps, le conseil communal se déroulait sous haute tension. C’était l’avant-dernier point ajouté en urgence qui allait décider du sort des travailleuses (annulation de la procédure de licenciement). Malheureusement, ce qui devait arriver, arriva : le bourgmestre décréta le huis clos pour cause de maintien de l’ordre. « Je suis dégoûté, cet acte était clairement prémédité pour ne pas voter ce point sensible » fustige Jean-François Hubert tout nouveau conseiller PTB à Colfontaine.
Des travailleuses concernées par ces licenciements sont sorties de la salle en pleurs mais de nombreux Colfontainois ont refusé de quitter la salle et du coup la séance a été levée. Sur un claquement de doigts, de nombreux policiers sont arrivés en renfort pour déloger les habitants les plus déterminés sans succès. Il aura fallu attendre 23H30 pour que la situation se débloque.
Dès la séance levée, Laurent Dufrasne, permanent CGSP Mons-Borinage, s’est adressé aux habitants toujours présents à l’extérieur malgré l’heure tardive pour signifier que vu ce qui venait de se passer, la CGSP ne voulait plus revenir à la table des négociations. C’est le blocage total.
Nous avons recueilli sa réaction à chaud : « Ce qui vient de se passer est inacceptable, ce bourgmestre sans valeurs licencie sans concertation sociale et refuse le débat démocratique au conseil communal. S’il veut la guerre, il va l’avoir ». Que va-t-il se passer maintenant ? « La CGSP n’a jamais envisagé, à travers cette action de mettre « le feu » ou encore de créer « une tempête » au conseil communal de Colfontaine. Si tel avait été le cas, la CGSP aurait été contradictoire envers un de ses objectifs, à savoir, la tenue d’un débat public sur le plan de licenciements collectifs engendrés par le collège communal de Colfontaine. Nous regrettons que le débat public n’ait pu se tenir comme nous l’espérions et tenons à dénoncer fermement les moyens utilisés par l’autorité,  et plus particulièrement par le déploiement massif des forces de l’ordre au sein du conseil communal . En décrétant le huis clos, le président du conseil communal a, une fois de
plus, contourné le débat sur ce dossier. Ainsi, les questions, simples et claires, posées par les conseillers communaux –relais des citoyens - sont restées sans réponses. Les travailleuses étaient pourtant en droit d’attendre, de leur employeur un peu plus de considération et de respect. La CGSP rappelle qu’elle entend bien poursuivre les différentes actions déjà entamées et qu’elle réunira, dans le plus bref délai, un comité extraordinaire afin d’actualiser son plan d’action ».
A la sortie du Conseil, Gaëtan Lelong nous confiait : « le combat ne fait que commencer et ce sera un combat de longue haleine. Nous allons proposer la création d’un comité de soutien pour les 32 travailleuses licenciées. Une première réunion est d’ores et déjà planifiée le vendredi 8 novembre. Nous allons discuter des différents moyens que nous mettrons en place pour aider les travailleuses en souffrance...»

31 octobre 2013 : preuve que la lutte peut payer, l’envoi des C4 par la commune de Colfontaine a été suspendu.

Gaëtan Lelong : « la grande mobilisation citoyenne n’y est pas étrangère. Maintenant, il faut rester vigilant puisque  c’est provisoire. La bonne nouvelle est que, grâce à cette décision, la CGSP et la Commune sont de nouveau autour de la table et une nouvelle réunion avec les trois parties concernées à savoir le syndicat, la commune et la société privée est prévue le jeudi 7 novembre.
Nul doute que la CGSP y demandera la réintégration des travailleuses déjà licenciées. Sauver l’emploi et de préférence public est LA priorité ».
L'opposition exige un conseil communal extraordinaire le 14 novembre
Un tiers des conseillers communaux demandent au collège de convoquer le conseil communal pour une séance extraordinaire. Une irrégularité semble avoir été commise : le 30 avril dernier, le collège avait arrêté l’ordre du jour en convoquant tous les conseillers pour le 14 mai. Parmi les points prévus, un concernait directement la situation des techniciennes de surface et leur transfert vers le secteur privé. Or, le jour du conseil communal, ce point avait disparu de l’ordre du jour sans raison apparente. « Je compte bien demander des explications. Ça donne vraiment l’impression qu’on a voulu nous cacher quelque chose » explique Jean-François Hubert (Conseiller communal PTB Colfontaine).

John Beugnies.

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