vendredi 11 novembre 2011

10 Novembre:: la grève des postiers de Boussu contre Géoroute 5 dans la région de Mons-Borinage

Les facteurs sont aujourd'hui confrontés à la 5 me réorganisation Géoroute. Certains bureaux ont déjà commencé en juin, septembre ou octobre, d'autres doivent commencer d'ici la fin de l'année. Partout les tournées sont alourdies une nouvelle fois. Selon la Direction, l'automatisation de la préparation (classement des petites lettres) fait gagner du temps aux facteurs. Comme elle ne veut pas de temps morts, les facteurs doivent assurer plus de rues. Lors de la grève de Verviers, Ans et Liège en mai dernier, les syndicats contestaient l'ampleur de ce gain de temps. Les tournées sont alourdies de façon exagérée. Grâce à leur grève, la Direction a dû revoir sa copie, et 270 emplois sont ainsi sauvés au niveau de la Belgique.

Mais aujourd'hui, à Boussu, à Frameries, Mons et ailleurs, ce Géoroute 5 fait très mal. Le mécontentement monte partout.
A Boussu, comme ailleurs, les 3 organisations syndicales ont refusé la nouvelle version du Géoroute. Mais la Direction passe outre de l'avis des syndicats.
Les facteurs ont voulu réagir avant que la réorganisation soit chose faite, et ne veulent pas de ce Géoroute 5. “Nous avons assez donné, disent-ils, le seul objectif de la Direction c'est d'augmenter les dividendes des actionnaires !”

Récit d'un facteur de Boussu :
“Déjà maintenant, les agents sont sur les genoux, nous faisons des journées de + de 9 heures par jour, dans un rythme très soutenu.
La récompense d'un tel travail est que Bpost organise le géoroute 5, le bureau perd à nouveau 2 services et demi, et naturellement nous devrons travailler encore davantage. De plus l'organisation est mal faite avec un déséquilibre des services et ceci sans doute pour diviser le personnel. Les délégués et permanents ont consulté les agents pour connaître leurs réactions et ont essayé d'en discuter avec la direction. Mais celle-ci ne veut pas faire marche arrière, au contraire, elle veut appliquer le géoroute 5 une semaine plus tôt, le 21 au lieu du 28 novembre. Tout cela a écœuré les facteurs et ce 10 novembre 2/3 du personnel était en grève. Les médias sont venus faire d'excellents reportages. Bpost n'aime évidemment pas une telle publicité. Les syndicats rencontreront à nouveau la direction le lundi 14 novembre.
Pendant ce temps, d'autres bureaux sont également dans l'embarras, Mons a commencé déjà depuis 15 jours le géoroute 5 et les gens sont sur les nerfs, certains font des journées de 10 heures, 2 agents ont eu des malaises liés au stress. Au bureau de Frameries, il y avait quelques grévistes également ce jeudi 10 novembre, la cause principale chez eux : alors que les tests médicaux pour les 7h36 de distribution pure ( 7h36 h dehors) ne sont pas encore terminés, 4 services de distribution pure seraient d'application à partir du 28 novembre, date du géoroute 5 de Frameries. La direction montre bien là qu'elle veut avant tout faire du bénéfice au détriment du bien-être et de la santé des agents, c'est purement scandaleux, elle doit attendre la fin des tests et ses conclusions”.
Ce lundi 14 novembre, les agents de Boussu se croiseront à nouveau les bras en attendant la réunion avec la direction.

Le Géoroute 5 ailleurs :

La Direction ne tient pas compte de la santé ni de l'âge des facteurs. Des anciens de plus de 50 ans qui avaient une camionnette, doivent remonter sur un vélo ou un vélomoteur, parmi eux plusieurs ont entre 10 et 30 % de boites aux lettres en plus, d'autres changent de quartier une nouvelle fois. S'agit-il de dégoûter les anciens et de les pousser à prendre une pension anticipée avec perte de revenu ?
Les jeunes ne sont pas mieux lotis, ils sont remplaçants et ne sont jamais sûrs de pouvoir rester sur une même tournée, parfois, ils changent les 5 jours de la semaine, et même plusieurs fois le même jour. Mais Géoroute 5 introduit un plus grand nombre de services à “horaires décalés” : des services débutant à 2 h 30, 3 h 15 ou 4h deviennent monnaie courante. D'autres services commencent à 6h, 7h, 8h et même 10h. Et la Direction ne respecte pas toujours la recommandation de la médecine du travail : c'est de laisser une personne dans le même régime de sorte que son horloge biologique puisse s'adapter ! Il arrive plus d'une fois qu'un jeune termine à 17 ou 18h et qu'on lui demande de revenir le lendemain pour un service qui commence à 4h.

Voilà quelques-unes des raisons du ras-le-bol des facteurs, et qui présagent peut-être d'un mouvement plus général.




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