samedi 17 octobre 2009

Manifestation Preiss Daimler à St Ghislain (article + vidéo JT TéléMB)


Colère et espoir ...

Vendredi 16 octobre, plusieurs centaines de travailleurs se sont rassemblés devant Preiss Daimler, l'ancien Belref à St Ghislain. Il y avait ceux de Belref mais aussi de nombreuses délégations de partout du Borinage, même de Verviers. A l'appel de la Centrale Générale.

Lucien Ferrarini, délégué principal FGTB de Preiss-Daimler Refractories (Belref):
“Nous nous attendions à une restructuration, un plan Renault, mais pas à une faillite. Une faillite organisée en plus. Car le patron a les moyens ! Le groupe a fait un bénéfice de 12 millions d'€ en 2008. Des commandes il y en avait, mais nous ne les connaissions pas, car nous n'avions plus de service commercial ici. Toutes les commandes étaient distribuées par le siège central en Allemagne aux autres sièges. De plus, le vendredi la Direction retire 240.000 € de liquidités de la caisse de Belref, et le lundi 28 septembre il déclare la faillite ! Les salaires de septembre ne sont pas payés, ni les préavis ! Des familles se sont retrouvé sans revenu du jour au lendemain. Elles ne toucheront que leur chômage en octobre.”

Jocelyne, épouse d'un ouvrier de Belref: “Nous n'avons qu'un seul revenu dans le ménage et 3 enfants, nous devrons vivre avec 1.300 € par mois au lieu de 1.900. En début de mois, 800 € partent déjà directement pour les factures. La grande a 13 ans, elle voudrait devenir içnfirmière. Serons-nous capable de lui payer ces études-là ? Déjà maintenant, pour un voyage scolaire qui coûte 185 € nous payons sur plusieurs mois. Quand mon mari m'a téléphoné que c'était la faillite, j'ai pleuré durant une semaine. Il a déjà cherché du travail ailleurs. Il est mécanicien d'entretien, mais sur les 18 ans qu'il a travaillé à Belref, il a presque tout le temps fait le même boulot spécialisé. Cette spécialisation-là, on en a pas besoin ailleurs. Il a 38 ans, va-t-il trouver quelque chose ?

Yvan, ancien de Vesuvius: “j'ai commencé à Belref il y a 32 ans. Lors de la crise des années '90, il y a eu une scission, une partie de Belref (sur Hautrage) est devenu Vesuvius, où j'ai travaillé depuis 2004. Notre usine a fermé en juin, mais nous avons au moins su obtenir un plan social. N'empêche que les patrons ont vraiment profité de la crise pour toutes ces fermetures et faillites. Ils n'en ont rien à cirer qu'avec notre pouvoir d'achat actuel, les travailleurs n'ont pas su mettre un franc de côté pour voir venir !”

Lucien Ferrarini: “Aujourd'hui, la curatelle travaille pour récupérer les clients qui étaient des anciens clients de Belref, mais dont Preiss Daimler s'est accaparé. Notre manifestation d'aujourd'hui s'adresse aux politiques pour qu'ils nous aident à trouver un repreneur fiable”.
Pour la Centrale Générale, l’objectif était d’attirer l’attention de pouvoirs publics et d’un éventuel repreneur, indique la Centrale générale FGTB. « Nous savons que deux opérateurs industriels ont pris contact récemment avec les curateurs et que la Région wallonne suit le dossier de reprise via la Sogepa », explique le secrétaire fédéral Paul Lootens. « Mais nous tenions à exprimer notre ras-le-bol. Les travailleurs n’ont pas reçu leur salaire de septembre et, d’après mon expérience, ils devront attendre un an voire un an et demi avant que le fond de fermeture les dédommage ».

Selon le journal Le Soir, la curatelle a déjà obtenu du tribunal la continuation des activités et l'embauche de 30 ouvriers et 12 employés, par “contrats à tâche déterminée”. Une cellule commerciale a été relancée qui reçoit déjà des nouvelles commandes. Un des quatre fours serait rallumé fin du mois pour honorer les commandes... Les travailleurs espèrent.

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